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1/3 de l'eau contaminée : mise en garde contre la gestion durable des produits chimiques

Selon un rapport récent de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), l'eau potable consommée en France serait contaminée à grande échelle par les métabolites du chlorothalonil, un pesticide cancérigène interdit en Europe depuis 2019.



Le chlorothalonil est un fongicide puissant utilisé pour protéger les cultures contre les maladies fongiques. Utilisé en France depuis 1970 des études ont montré que cette substance peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine et l'environnement, en particulier en raison de la formation de métabolites toxiques lors de sa décomposition.


En 2019, la Commission Européenne avait interdit la commercialisation de ce produit, avec un délai jusqu’en 2020 pour l’écoulement de stocks.

Un produit chimique qui laisse des traces


Malgré l'interdiction de l'utilisation du chlorothalonil en Europe depuis 2019, il est encore présent dans l'environnement en raison de son utilisation passée.


Selon l'ANSES, des traces de métabolites du chlorothalonil ont été détectées dans 87% des échantillons d'eau potable prélevés en France, ce qui représente une contamination à grande échelle. Plus d’un tiers de la population française boirait alors de l’eau contaminée


Interrogé par Le Monde, le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) - qui dessert 4 millions d'usagers - confirme que plus de 3 millions d'entre eux reçoivent une eau dont les teneurs en métabolite du chlorothalonil sont quatre à cinq fois supérieures au seuil réglementaire.


Comment est-ce possible ?

Même si le chlorothalonil a été interdit en Europe, il a été largement utilisé auparavant en agriculture et dans d'autres domaines. En effet, il est possible que des résidus de ce pesticide se soient accumulés dans l'environnement et continuent de contaminer les sols, les eaux souterraines et les sources d'eau potable.


Le chlorothalonil se décompose lentement et peut former des métabolites toxiques qui peuvent également contaminer l'environnement et l'eau potable. Ces métabolites peuvent persister dans l'environnement pendant plusieurs années, même après l'arrêt de l'utilisation du pesticide, ce qui expliquerait alors ce phénomène de contamination.

"Les pesticides ne disparaissent pas d'un coup de cuillère à pot", affirme Dominique Le Goux, de l'association Eau et rivières de Bretagne.

Il est aussi possible que la contamination de l'eau potable par les métabolites du chlorothalonil soit due à des fuites ou à des défaillances dans les installations de traitement de l'eau. Même de petites quantités de substances toxiques peuvent avoir des effets graves sur la santé humaine, surtout si elles sont consommées sur une longue période de temps.


La présence de métabolites de chlorothalonil est répandue dans des zones à forte densité de population, y compris le Bassin parisien et Paris, ainsi que dans des zones rurales. Environ 90% de la population desservie en Loire-Atlantique est touchée par cette contamination, avec des niveaux de métabolites dépassant de 2 à 6 fois les normes de qualité recommandées. Dans d'autres communes, comme dans l'Oise, les niveaux de contamination dépassent même de 22 fois les normes de qualité recommandées.

La morale de l'histoire


Cette situation met donc en garde la nécessité d'une gestion responsable et durable des produits chimiques dans l'agriculture, ainsi que de mesures de protection adéquates pour la santé publique et l'environnement.

Les autorités réglementaires et les producteurs agricoles doivent travailler ensemble pour trouver des solutions durables pour protéger les cultures tout en minimisant les risques pour la santé et l'environnement.



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